Dans une tribune récemment publiée dans Le Monde, un collectif tente de prendre la défense de l’euro. On l’imagine sans peine, la tâche n’a pas du être aisée. Au final, une démonstration d’un dogmatisme sans faille et sans aucun argument.
Dès l’introduction, on est sonné par la force du propos: l’euro est une grande réussite car il a gagné de la valeur par rapport à presque toutes les autres monnaies!
Chacun doit donc se réjouir d’avoir la monnaie la plus chère du monde! Et tant pis pour la compétitivité du continent, sa richesse et le plein emploi.
Balayées d’un revers de main les délocalisations massives et la désindustrialisation qui sévissent dans les pays de la zone euro, touchant même jusqu’à Airbus, le fleuron de la coopération européenne.
Balayés à nouveau les déficits commerciaux énormes accumulés par la quasi totalité des pays européens sauf l’Allemagne (déficit de 4,1 milliards d’euros du commerce extérieur de la zone euro en avril 2011!).
Aux oubliettes les millions de chômeurs, condamnés par un euro trop fort. 9 millions d’emploi créés depuis l’introduction de l’euro nous dit-on? (grâce à l’euro, vraiment?) Cela pèse peu face au 16 millions de chômeurs dans la zone euro fin 2010, un chiffre totalement inédit par son ampleur.
Toujours selon cette tribune, le problème ne serait du qu’à un endettement excessif consécutif à la crise. Mais contrairement à ce qui est prétendu, l’euro n’a en rien augmenté la compétitivité de l’Europe à l’international. C’est tout le contraire: il a plombé la compétitivité de la zone euro, sauf l’Allemagne qui a infligé une contraction des coûts salariaux terrible à sa population.
En guise de solution, le collectif nous sert la traditionnelle soupe de plus de coordination, de plus de règles. Bref, un concentré des propositions vagues et sans substance qui nous sont offertes depuis deux ans.
Alors que jour après jour, les événements démontrant l’absurdité économique qu’a été l’euro se succèdent, alors que jour après jour, un nombre croissant de personnalités reconnues et compétentes condamnent la monnaie unique, cette nouvelle tentative sans conviction de secourir un euro destructeur et moribond montre bien l’essoufflement complet de l’argumentaire des partisans résignés de l’euro.
Par Antoine Testu, adhérent DLJ
Article du journal Le Monde : http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/06/20/la-crise-europeenne-est-une-crise-de-la-dette-pas-de-l-euro_1538337_3232.html
Publier sur Facebook